Des filets anti-grêle occitans envoyés en Ukraine contre les drones russes

« Je ne pensais pas que mes filets anti-grêle usagés pourraient servir sur le front ukrainien et sauver des vies », témoigne Cyril Sueres, arboriculteur à L’Honor-de-Cos (Tarn-et-Garonne). Comme de nombreux collègues, il a répondu à l’appel de l’association Occitalien, visant à rassembler le plus possible de protections de ce type pour les envoyer en Ukraine. « C’est le même principe que dans un champ de pommiers : vous les tendez, par exemple au-dessus et sur les côtés d’une route, et le drone ne peut pas viser, décrit Cyril Sueres. Il est désorienté par les mailles. »

« Une vraie nécessité »

Pascal Serrier, président de l’association Occitalien, qui apporte au plus près du front tout ce dont les Ukrainiens ont besoin, détaille : « Ces filets, c’est une vraie nécessité, sur les routes mais aussi pour la sécurité des écoles, des hôpitaux. Nous étions là-bas en octobre et nous avons vu des bus et des voitures civiles calcinés sur le bord de la route. » Quand, sur un tronçon d’une dizaine de kilomètres entre Kharkiv et Izioum, il a aperçu un tunnel réalisé avec des sortes de filets, l’idée lui est venue de lancer une collecte dans son département, très arboricole, du Tarn-et-Garonne.

Les réponses ont afflué, d’autant qu’Occitalien se charge d’aller chercher les dons dans toute l’Occitanie. Plusieurs entreprises, dont Filpack, ont également participé à cette chaîne de solidarité. Deux à trois semi-remorques devraient partir en Ukraine dans les prochaines semaines. « Nous en sommes à notre 24e convoi mais il y en aura un 25e, un 26e…, assure Pascal Serrier. Nous avons besoin de filets, mais aussi de fauteuils roulants et de matériel médical, ainsi que de couvertures, duvets, chaussures chaudes, groupes électrogènes (même endommagés)… »